La Semaine Mode de Montréal bat son plein dans la métropole et c’est le moment de l’année où l‘industrie et les designers d’ici brillent de mille feux. Fidèles à notre mission de faire rayonner les commerces de chez nous, on a profité de ce moment pour jaser mode locale.
On assiste depuis quelques années à un changement de paradigme quant à nos habitudes de consommation. La pandémie nous a notamment fait comprendre l’importance de s’approvisionner localement et des changements ont été constatés en 2021, alors que 82 % des Québécois.es [faisaient] des efforts pour acheter local.
Les consommateur·rice·s sont désormais plus conscient·e·s de l’impact social, économique et environnemental de leurs achats. Si on parle de plus en plus du locavorisme et de l’importance de mettre des aliments locaux dans son assiette, il en va de même avec sa garde-robe.
Or, l’industrie de la mode québécoise comporte ses propres défis. Les entreprises d’ici doivent rivaliser avec les géants du fast fashion en ce contexte économiquement difficile, alors que les client.e.s ont tendance à se tourner davantage vers des solutions plus abordables, au détriment de la qualité, de l’éthique ou de l’aspect environnemental du vêtement.
Comment mettre de l’avant ses produits lorsqu’on a été habitués à voir des chandails produits en masse et vendus à 15 $ ? Un chandail fabriqué localement, éthiquement et de manière écoresponsable peut se vendre près de cinq fois ce prix. Une telle différence peut surprendre, surtout si on ne saisit pas bien les enjeux autour de la mode locale.
« Il y a encore beaucoup d’éducation à faire auprès des gens », croit Marilyne Baril, fondatrice de la marque de vêtements Marigold, qui a pignon sur la rue Wellington depuis 2019. La créatrice québécoise se fait un point d’honneur d’appliquer une politique de transparence des prix depuis ses débuts. Sur l’étiquette de chaque vêtement, on peut voir les différents coûts engendrés par chaque étape de fabrication de la pièce.
En allant de l’achat du tissu, du coût de la recherche et du développement, jusqu’au prénom de la couturière, ses étiquettes donnent le juste prix et ajoutent une dimension humaine au produit. « Ça permet à la personne de voir la vraie valeur du morceau », ajoute-t-elle.
Pour Mckenna Bisson, fondatrice de MAS Montréal, une entreprise de vêtements pour femmes qui a occupé la boutique Pop-up VerdunLuv en août dernier, sa tactique est d’être présente en tant qu’elle-même sur les réseaux sociaux et d’interagir directement avec la clientèle.
« C’est pour ça que j’ai fait le pop-up. Les gens peuvent venir me voir, venir toucher et essayer les vêtements », explique-t-elle. « Je me mets de l’avant, je leur explique mes démarches et pourquoi j’ai lancé ma marque. Les gens achètent surtout l’histoire et la personne derrière le morceau ».
Car la mode locale, ce n’est pas que des tissus approvisionnés localement, choisis pour leur qualité et leur moindre impact environnemental ; c’est aussi, et surtout, des humain·e·s payé·e·s dignement dans de bonnes conditions de travail, et des créateur·rice·s d’ici passionné·e·s.
Ce n’est pas un secret : le vêtement conçu et produit au Québec va être plus onéreux que s’il a été produit à l’étranger. Et si les gens sont prêts à payer un peu plus cher leur panier d’épicerie, ils ne sont pas pour autant prêts à adopter la même mentalité quand vient le temps de se vêtir.
Mais en fait, s’habiller localement, est-ce « si tant plus cher que ça » ? À l’achat, on peut avoir l’impression que oui. Mais sur le long terme, pas vraiment. Il faut le voir comme un investissement : un chandail acheté chez un·e designer d’ici et qui a été produit localement est essentiellement de meilleure qualité et durera plus longtemps. Il ne faut pas non plus négliger l’effet psychologique de la chose : quand on se procure un morceau dont on connaît l’histoire, on a tendance à en prendre plus soin, à le chouchouter, non ? Il s’usera ainsi beaucoup moins vite et restera comme neuf pendant plusieurs années !
Cela dit, il existe une panoplie d’entreprises de mode au Québec qui, peu importe leurs choix et réflexions, convergent vers un point commun : la passion des humain·e·s qui constituent cette industrie.
Sur la Promenade Wellington, nous avons la chance d’accueillir de belles entreprises d’ici comme Harricana, Solios, La Vie en Rose, Grover et Marigold, en plus d’en découvrir une nouvelle chaque mois dans notre boutique éphémère VerdunLuv, sans parler des nombreux détaillants comme Brock-Art, Dillingers et La Mistinguette.
Pour consulter la liste des commerces de mode sur la Promenade Wellington, c’est par ici!
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